Annie Sama : défier les barrières

Par Erika Tremblay

Également connue sous le nom d’APigeon, la Montréalaise Annie Sama, séduit grâce à sa fougue et son énergie contagieuse. Née d’une mère québécoise et d’un père congolais, la jeune femme s’illustre dans l’industrie de la musique en plus de flirter avec les arts visuels, la mode et la danse. Ce n’est donc pas un hasard si elle fait parler d’elle de Montréal à Paris en passant par NewYork. Rencontre avec une artiste aux multiples talents.

 

 

Tu travailles actuellement à la préparation d’un nouvel album. À quoi peut-on s’attendre?

«J’aime préserver une certaine part de mystère et surprendre les gens. Alors, je ne sais pas trop si je veux en parler (rires). Ce que je peux vous dire, c’est que je travaille actuellement sur un volet que je n’ai jamais exploré auparavant. Préparez-vous à un EP qui aura un penchant à la fois hip-hop et électro!»

Quels sont les thèmes que tu souhaites aborder pour cet album?

«Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai en tête un thème de chevaliers à l’heure actuelle (rires). J’ai passé beaucoup de temps en Europe au cours des derniers mois et ça m’a inspiré. Aussi, je crois qu’il y a un mélange d’amour, de force et de poésie dans mes chansons. On parle beaucoup de ghosting et de relations avec soi-même par les temps qui courent. De mon côté, j’ai envie d’aborder le thème des échanges amoureux de manière positive. Et je parle bien sûr de tous les types de relations (LGBTQ). J’ai envie de m’intéresser à la façon de trouver sa propre liberté à travers celles-ci.»

En plus de ce nouvel album, quels sont les projets sur lesquels tu travailles?

«À temps perdu, je travaille sur une série de dessins et de peintures. Éventuellement, j’aimerais organiser une exposition d’arts visuels. Je travaille également à développer ma carrière à l’international. Je m’envole justement pour Los Angeles cette semaine.»

Tu voyages beaucoup. Quel impact ont les voyages sur ton travail?

«Les voyages me permettent de découvrir qui je suis et ce que je veux. De cette façon, j’obtiens un regard global sur la vie. Quand tu es ancrée dans une routine profonde, tu ne réalises pas tout ce qui se passe autour de toi. Voyager me permet d’observer cette espèce de tiraillement qu’ont les gens entre leur désir de liberté et leur routine. Ça me permet de prendre du recul et d’analyser certains éléments.»

Quelles sont les endroits que tu aimerais visiter cette année?

«J’aime beaucoup les grands paysages et le vide alors j’ai envie d’aller en Islande. Il y a quelque chose qui m’attire dans ce pays par rapport à la terre et à la nature. L’Asie m’appelle également. J’aimerais visiter les petits villages du Japon, du Vietnam et de la Chine afin d’en apprendre davantage à propos de la culture.»

Quelle place occupe la mode dans ta vie?

«Ça fait partie de mon projet en quelque sorte. Je travaille actuellement sur la direction que je souhaite prendre pour la prochaine année et la mode en fait partie. Selon moi, c’est un aspect super important en lien avec l’acceptation de soi.»

Comment décrirais-tu ton style?

«Fashion icon. c’est vraiment ça! Je suis appelée à collaborer avec plusieurs designers qui ont une vision de moi et de ce que je devrais porter. Je leur inspire une direction. Par exemple, dans le cadre de ma collaboration avec la marque Chloé, on a pris le temps de s’asseoir afin de regarder toutes les pièces du showroom et de trouver celle qui était le plus adaptée pour ma performance.»

On a pu te voir récemment en couverture du magazine ELLE Québec. Qu’est-ce que ça représente pour toi?

«C’est super d’avoir de la reconnaissance au Québec. Pendant trois ans, l’intérêt venait principalement des États-Unis où j’ai notamment collaboré avec les magazines Vogue et Interview. Je me demandais si le Québec allait s’intéresser un jour à mon travail. L’industrie de la mode est celle qui m’appuie le plus depuis mes débuts. Je trouve que les gens sont très visionnaires ici. De mon côté, je vais continuer de faire mes petites affaires, mais c’est certain que c’est flatteur d’obtenir une certaine reconnaissance.»

Quel message souhaites-tu transmettre aux jeunes de ta génération?

«Qu’il faut s’accepter tel que l’on est. Tant et aussi longtemps qu’on ne s’accepte pas, on essaie de tout contrôler. Il faut d’abord s’aimer pour pouvoir aimer les autres. Le temps nous file entre les doigts. On pourrait créer quelque chose de tellement plus grand et plus vrai si tout le monde s’acceptait. C’est d’ailleurs pourquoi la liberté est un thème super important pour moi.»

La musique d’Annie Sama est disponible sur Spotify, Apple Music et YouTube